La Presse libre selon les principes de 1789

206 LA PRESSE Guadet, Royou et Marat, l'An du Roi et l'An du Peuple sont en même temps décrétés d'accusation.

Encore en ces moments d’irritation suffisamment motivée, il faut le reconnaître, l’Assemblée nationale entend-elle bien ne pas frapper la presse, mais appeler les coups de la loi sur des perturbateurs furieux, insensés, forcenés, qui prêchent l'assassinat des généraux, provoquent les troupes à la désobéissance, avilissent les autorités constituées, se réjouissent des malheurs publics.

Par contre, toutes les fois que des journalistes , Carra (mai 4792), ou Girey-Dupré (août 1792), se trouvent exposés soit aux excès de zèle des juges de paix, soit même aux abus de pouvoir de la comune insurrectionnelle, la Législative se hâte de les couvrir de son omnipotence, défendant en leurs personnes les imprescriptibles droits de la presse, la dignité et la liberté individuelle de l'écrivain.

Malheureusement la révolution ne suivit pas son coursrégulier et, au milieu des crises violentes qu’elle dut traverser, la pratique des droits proclamés en 1789 devint impossible. Au 10 août 17992, la royauté fut renversée; la presse royaliste disparut avec elle. De même, à l’époque de la chute des Girondins, de celle des Dantonistes, des Hébertistes, des Robespierristes, les imprimeries et les écrivains, instru-