La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 209 » trois mois d'emprisonnement par voie de police » correctionnelle. »

Au lendemain des journées de septembre, lorsque Marat ne cessait pas de déverser ses fureurs contre la Convention presque entière, l'utilité d’un pareil décret devait paraître évidente aux esprits modérés. Cependant, tout en épuisant à le soutenir les ressources d’une arguméntation habile, Buzot ne le proposait que PRovISOIREMENT, et même s'excusait, en quelque sorte, d’être contraint par les circonstances à présenter une loi d'exception.

» On ne peut, disait.il, on ne peut se dissimuler qu’une loi contre les provocateurs au meurtre par des écrits où des placards, est difficile à concilier avec la rigueur des principes, et que la liberté indéfinie de la presse paraît s’en inquiéter. Il faut l’avouer, parce que cela est vrai, parce qu’on n’a rien à cacher quand il s’agit du bien publie, et qu'on ne doit faire aucune objection dans l’examen des mesures à prendre pour le salut de la patrie. La provocation suppose un fait, une intention, dont le concours est un crime. Les modifications infinies qu’elle peut subir ne sauraient être désignées par la loi, dont l’application semble dès lors menacer d'une sorte d'arbitraire.

» Mais l'institution bienfaisante du jury balance