La Presse libre selon les principes de 1789

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la presse, j'aurais pu m'arrêter à la Constitution de 1791. Je suis déjà sorti du plan que je m'étais tracé en parlant des débats de l’Assemblée législative et de la Convention. Me laisserai-je entraîner plus loin ?

Oui, car si je m'explique la Terreur, chez un malheureux peuple sans passé libéral, habitué par ses maîtres aux Saint-Barthélemy et aux dragonnades, je ne suis point de ceux qui l’admirent. Toute violation des droits sacrés de l’homme, tout attentat à la liberté, à la vie humaine, soulève dans ma conscience une indignation profonde. Mais, en 4793, ne l'oublions pas, la République a été contrainte à s'armer contre l'Europe coalisée, elle a dû faire de la France un camp retranché, y maintenir la discipline, y étouffer toute tentative de trahison et de rébellion, et, au nom du salut public, très sérieusement compromis, voiler la statue de la liberté. Eût-elle, en agissant d’une façon toute contraire, sauvé la nationalité et l'idée françaises ? Je ne sais, mais il n’est que trop. évident que la liberté est restée sous son voile beaucoup plus longtemps que ne l’eussent voulu ses terribles protecteurs contre le vieux monde, et à cause de cela, l’œuvre de la Révolution n’a été accomplie qu’à moitié. La dictature au nom de tous a