La Presse libre selon les principes de 1789
LA PRESSE L'autorité compétente fut surtout irritée de l'annonce qui terminait l'écrit de l’audacieux folliculaire: — Mon journal paraîtra périodiquement du 10 au 20 avril, sans auToRrisaTION !
Directeur de la librairie, garde-des-sceaux, lieutenant de police, censeurs, propriétaires, actionnaires et rédacteurs de la Gazette, tous se mirent en mouvement, traquant Brissot, faisant la chasse au Patriote français à travers toutes les imprimeries et librairies de Paris et des environs.
Le terrible premier numéro parut néanmoins, sinon au jour dit, peu après.
Mais, comme son auteur était obligé de n’avoir pas de domicile, de peur d’être une seconde fois logé à la Bastille; comme il n’était point assez riche pour contre-balancer au poids de l’or la terreur salutaire exercée sur les imprimeurs, et que d’ailleurs on saisissait chez ses libraires les souscriptions du publie, le Patriote français dut attendre les effets de la grande lutte entamée par Mirabeau, et qui devait être achevée par le peuple le 44 juillet.