La Presse libre selon les principes de 1789

LA PRESSE

naire adressait cet énergique appel à ceux que la France allait charger de sa régénération :

« O vous! qui bientôt représenterez les Français, que la première de vos lois consacre à jamais la liberté de la presse, la liberté la plus inviolable, la liberté la plus illimitée, la liberté sans laquelle les autres ne seront jamais conquises , parce que C'esi par elle seule que les peuples et les rois peuvent connaître leur droit de l'obtenir, leur intérêt de l'accorder ; qu’enfin votre exemple imprime le sceau du mépris public sur le front de l'ignorant qui craindra les abus de cette liberté, »

L'appel fut entendu. En presque totalité, les cahiers du tiers-état contiennent parmi les réformes à exiger la liberté individuelle, la suppression des lettres de cachet, l'institution du jury, et, avec l’abolition de tous les priviléges, le libre commerce de la librairie, la libre expression de la pensée. Les mêmes demandes, moins formellement exprimées, se retrouvent dans la plupart des cahiers de la noblesse et dans quelques-uns des cahiers du clergé, mais avec des réserves expresses en faveur du dogme catholique révélé, et par conséquent indiscutable.

On peut dire que les électeurs parisiens exprimaient l'opinion presque unanime du peuple fran-