La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 69

ses auxiliaires obligés, les libraires et les impri-

meurs sont, du même coup, libérés de la corporation

et de la police; le bureau de la librairie s’est anéanti dans le même abime que le bureau de visite.

A dater du décret du 2 mars 1791 , toute personne doit être « libre, en France, de faire tel négoce ou » d'exercer telle profession ou métier qu’elle trou» vera bon, » sous la seule condition de se pourvoir d’une patente acquise à prix d'argent, et que nul ne pourra lui refuser.

La liberté du travail étant décrétée sans réserve, la propriété littéraire, ignorée sous le régime du privilége, est reconnue, en droit, comme toutes les autres propriétés; elle n'aura d’autres limites que l'intérêt public de la propagation des idées.

À peine la Constituante trouve-t-elle le loisir ou plutôt prend-elle la peine de spécifier ceci ou cela : il était naturel, à son sens, que les hommes de lettres, les typographes et les marchands de livres devinssent des marchands, des fabricants, des hommes comme n'importe quels autres citoyens.

Prévoir que des vérités aussi élémentaires deviendraient plus tard contestables, c’eût été douter du bon sens de la France. La Constituante n’en douta pas, et elle fut imprévoyante.