La Presse libre selon les principes de 1789

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» à assurer la punition de ceux qui pourraient en » abuser pour répandre des discours séditieux et » des calomnies contre les particuliers. »

Mirabeau , parlant au nom du Comité des Cinq, eût désiré que l’Assemblée s’exprimât ainsi (47 août) :

« Libre dans ses pensées, et même dans leurs » manifestations, le citoyen a le droit de les répan» dre par la parole, par l'écriture, par l'impression, » sous la réserve expresse de ne pas donner atteinte » aux droùs d'autrui ; LES LETTRES, EN PARTICULIER, » DOIVENT ÊTRE SACRÉES, #

Siéyès, la cheville ouvrière du Comité de Constitution, était d’un avis identique, et ce fut la forme présentée par le sixième bureau que la majorité adopta comme point de départ de la discussion (19 août) :

» La libre communication des pensées étant un » droit du citoyen, ELLE NE DOIT ÊTRE RESTREINTE » qu'autant qu’elle nuit aux droits d'autrui. »

Le digne représentant des victimes de la révocaton de l’édit de Nantes, le pasteur Rabaud-SaintEtienne, monta à la tribune pour réclamer du même coup les droits de ses infortunés coreligionnaires, l’affranchissement des juifs et l’inviolabilité de la pensée humaine (23 août) :