La Presse libre selon les principes de 1789

I

LIBRE. 7 qui termine cet article. [était, en effet, si difficile à interpréter que les ennemis de la liberté purent toujours lutiliser pour restreindre et même mier le droit, sous prétexte d'abus; tandis que ceux mêmes qui l'avaient inscrit dans le préambule de la Constitution ne réussirent jamais à le convertir en une loi organique.

Mais ce serait étrangement s’abuser sur l'esprit politique de la Constituante que de supposer qu’en votant la restriction présentée par le duc de Larochefoucauld, elle ait voulu subordonner le droit de l'écrivain à l'intérêt général, compris comme étant l'intérêt du gouvernement.

C'est pourtant ce qu'affirma, non pas un historien, — pour lui c’eût été impardonnable, — mais un ministre sans portefeuille, M. Baroche, lorsque (Corps législatif, séance du 44 mars 4861), citant l’article x1 de la Déclaration des droits, il la traduisit avec une variante qu'aucun de ses auditeurs n'a eu la présence d’esprit de relever :

« Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer » librement, sauf à ÉVITER l'abus de cette liberté » dans les cas déterminés par la loi (1). »

(2) Telle est du moins la version du Moniteur (1861, n° 74, p. 364). Car. en relisant le discours de M. Baroche dans un

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