La Presse libre selon les principes de 1789

78 LA PRESSE

Eviter un abus n’est pas tout à fait identique à répondre d'un abus ; tant s'en faut.

Et certes si une pareille expression se fût glissée dans la rédaction du due de Larochefoucauld, l’immense majorité des Constituants l’eût rejetée tout entière, ne se reconnaissant nullement le droit relatif de censurer ou limiter, ni de laisser censurer ou limiter d’une manière quelconque la pensée humaine, libre de droit absolu, de droit inaliénable et imprescriphble.

On n’a qu'à lire et relire tous les discours prononcés par Larochefoucauld sur la presse, tous ceux de ses amis les plus intimes, de Lafayette et de Bailly, par exemple ; et l’on verra que, quelque modérés que se soient montrés ces royalistes constitutionnels, jamais il ne leur vint, jamais il ne leur put

autre journal, je m'aperçois que la citation de l'article x: de la Déclaration des droits est plus exactement faite par le compte-rendu résumé que par le procès-verbal sténographié. L'autorité du journal officiel me foree à maintenir la critique dont son texte m'a donné l'idée, tout en me permettant de faire remarquer éombien il est étrange que le ministre se soit trompé ici et non là, quand c’est le gouvernement lui-même qui dicte. F1 me semble que M. Baroche n'aurait pas pu raisonner comme il l'a fait, s’il avait lu répondre au lieu d'éviter : le premier de ces mots eût rendu sa logique par trop légère.