La question de l'Adriatique
Ines
Une dépêche d'Athènes au Temps, annonçant que le gouvernementitalien avait notifié officiellement au gouvernement hellénique l’occupation de Vallona, ajoutait que « cette occupation avait été effectuée avec l'approbation et le consentement des puissances de la Triple-Entente » (1). Au reste, ni dans les milieux politiques ni dans la presse de la Triple-Entente, aucune protestation ne s’éleva. Le coup, en effet, dirigé surtout contre l'Autriche et l'Allemagne, ne pouvait éveiller chez les adversaires de ces deux puissances qu'une satisfaction sans réserve. M. Sazonoff, ministre des Affaires Étrangères de Russie, fut plus catégorique encore. Il fit au correspondant du Corriere della Sera à Pétrograd des déclarations qui marquèrent, de la part de la Triple-Entente, une adhésion formelle à la prise de possession de Vallona par l'Italie. Ecartant délibérément les prétextes de la diplomatie romaine, il posait en fait que la mesure prise par le gouvernement italien était une conquête réelle, définitive, avec toutes ses conséquences, et que la Russie la considérait et l’acceptait
comme telle :
La Russie, dit-il, n'a aucune objection à formuler.
1) Le Temps du 29 décembre 1914. { p