La question de l'Adriatique
pos
temps, les difficultés d'ordre administratif et municipal qui, depuis quelques années, apparaissaient sur certains points de la côte austrohongroise, ne faisaient que souligner le déclin de l'influence italienne. En tous cas, elles contrastaient étrangement avec l’impassibilité inébranlable qui donne au slavisme le caractère d’une sorte de loi naturelle et fatale dont rien ne paraît pouvoir arrêter la marche.
Mais, si la lutte était pénible pour l'Italie dans les régions septentrionales de l’Adriatique, sur les rives méridionales la situation était plus heureuse. Le Monténégro et l’Albanie ne pouvaient pas opposer à la pénétration italienne la même résistance que les populations austrohongroises. Le Monténégro était pauvre, il avait hesoin d’appuis étrangers, et ces appuis il les recevait d'autant plus naturellement de l'Italie que les deux familles royales étaient unies par des liens de parenté. L'Italie parvint donc à accaparer au Monténégro les travaux publics et le commerce, et à s'assurer à Antivari une place prédominante. Du côté de l'Albanie, la pénétration était plus facile encore, parce que là le désordre et les rivalités intérieures s’ajoutaient à l'impuissance économique du pays. Bien avant les événements de 1912 et de 1913,