La question de l'Adriatique
üe, Pimmense majorité était acquise aux Slaves, et, seule, Fiume pouvait opposer 23.000 Italiens à ses 19.500 Slaves ; en Istrie, sur 403.566 habitants, 225.423 appartenaient à la race slave et 147.417 seulement à la race latine ; Trieste même, citadelle de l’irrédentisme, luttait de plus en plus difficilement contre le flot slave, et, surles 229.510 habitants de sa région, 118.959 seulement représentaient l'élément italien, tandis que l’élémentslave, toujours croissant, étaitreprésenté par 60.074 habitants. Aux flancs même de la Vénétie, dans la région de Goritz et de Gradisca, la victoire des Slaves était complète, puisqu'ils étaient au nombre de 155.275 contre 90.119 Italiens. La Carniole, enfin, était conquise, elle aussi, et si complètement, si absolument, qu'elle ne pouvait opposer que des minorités infimes d’Allemands (27.915) et d'Italiens (369) aux 492.043 Slaves qui avaient pris possession d'elle. Seul, le Trentin, au-delà de la zône de l’Adriatique, restait un inexpugnable territoire italien, avec ses 385.700 habitants de race, de langue et de culture latines (1).
(1) Tous les chiffres que nous citons ici sont ceux du recensement austro-hongroiïs le plus récent, effectué à la fin de 1910. Ils sont empruntés aux Geographisch-Statistische Tabellen aller Länder der Erde d'Otto Hübner, continués et dressés par le Docteur Franz von Juraschek (Francefort-sur-le-Mein, Keller), édi-