La question du sel pendant la Révolution

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tages, nous dit l’auteur anonyme de cette brochure, se présentent sous différents points de vue‘ :

« Avantage pour les Provinces, par la fourniture qu’elles leur assurent, d'un sel bon à bas prix.

« Avantage pour ces mêmes Provinces, par les sommes qu’elles y répandent, et par la circulation du numéraire qu’elles y dêterminent. « Avantage pour le Peuple, par les ouvrages et travaux multipliés et variés qu’elles y excitent. »

« Avantage pour les Propriétaires, par la valeur à laquelle elles élèvent un grand nombre de denrées et de productions.

« Avantage pour les Villes, par la population qu’elles y occasionnent, et les consommateurs qu’elles y attirent.

« Avantage pour la Nation, en ce que les frais de toute espèce de cette exploitation se font aux dépens de l'Etranger.

« Avantage pour la Nation, dans les sommes que tire en outre de l'Etranger le Commerce des Sels de Salines que la France lui fournit.

« Avantage pour le Gouvernement, en ce que, indépendamment de tant de résultats avantageux en finances, ce commerce en offre encore d’autres aussi intéressants en politique. »

D'autre part la brochure insiste sur le danger de laisser libre la production du sel, tant au point de vue de l'hygiène qu’à celui ou surtout à celui — des droits des propriétaires, ajoutant que * :

« La Chambre des Comptes de Nancy, par un arrêté du 15 janvier 1790, et le Parlement de Metz, ont ordonné la submersion de certaines sources salées et le comblement des puits, que la population avait commencé à exploiter pour son compte, en prenant du bois où elle en trouvait, et en se servant de vases mal appropriés et partant dangereux. »

Un autre anonyme répondit à cette plaquette ; aux avantages signalés par son adversaire, il oppose le déboisement progressif du pays et tous les dangers qui s’ensuivent. Ce travail, nourri de chiffres met fort à mal le Mémoire précité, dont l’auteur ne semble pas avoir hasardé une duplique.

MONC:, p-2, 3

20: C Dr 37, 38.

3 Réponse au Mémoire sur les salines de Lorraine, des Trois-Evéchés et de Franche-Comté. Dôle, 1790. (Archives nationales. AD IX, 572).