La question du sel pendant la Révolution

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l'extrême cherté des fourrages !, le Ministre des Contributions, sur l'avis du Directoire des salines de la Meurthe, par une décision du 12 septembre 1793, a approuvé qu'il fut payé à cet entrepreneur la somme de 5220 livres, à titre d'indemnité des pertes qu’il avait justifié avoir faites, sur le prix de son entreprise, pendant les neuf derniers mois de l’année 1792.

« En janvier 1793, ce traité n’a pas été renouvelé ; mais il a été convenu avec l'entrepreneur et le Directoire des salines qu’il serait continué sur l’ancien pied, sauf à décompter avec lui, à la fin de chaque année, à raison de la plus ou moins grande cherté des denrées, et ce par comparaison à l’ancien prix de 70 sous par jour par cheval, qui lui était accordé par son traité.

« Il résulte de ce décompte, que les six premiers mois de 1793 (vieux style) se sont portés à 15165 livres, et l’aperçu des six derniers mois ne fait espérer aucune diminution de ce prix: ce qui présente, pour l’année entière de la dite année 1793, une dépense de 30.330 livres auxquelles nous devons ajouter 1200 livres pour l’entretien des machines hydrauliques, ce qui porte annuellement la dépense totale, pour cet objet seulement, à 31.530 livres ».

Nicolas donne également des chiffres sur la production annuelle des salines, les calculant sur les douze dernières années.

Il est curieux de comparer ces moyennes aux chiffres donnés au commencement de ce chapitre.

Château-Salins 112.654 quintaux Moyenvic 123.756 » TO Dieuze env. 270.000 »

Salins 83.471 » 230. Arc (Chaux) 118.955 » Mont-Morot? env. 25.000 »

Moutiers 17.500 >

Conflans 3.500 >

Voici les conclusions du livre de Nicolas, (p. 99-100).

RÉSULTAT GÉNÉRAL « Il résulte de ce qui vient d’être exposé : 1° Qu’on peut économiser la moitié des combustibles, em-

* L’extraction se faisait à l’aide de deux machines hydrauliques à chapelet, mises en mouvement par des chevaux.

* On y consomme environ 108 livres de charbon de terre pour former un quintal de sel.