La question du sel pendant la Révolution

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leur reviennent tout au moins à 0 livres, jettera dans Île plus grand embarras les chefs de la régence des différents Cantons qui, forcés alors de hausser le prix du sel, exciteteront infailliblement contre eux les plaintes et les murmures des habitants de la campagne.

La conséquence de cette politique devint toujours plus évidente. Les petits cantons mêmes réclamaient assez vivement, témoin cette lettre du « Landammann» Bussiger du Bas-Unterwald, adressée de Stanz à Barthélemy, le 7 janvier 1703 ! :

Le Canton d’Unterwald le Bas a eu l'honneur de vous adresser ses réclamations en date du 9 du mois de juillet dernier au sujet du retard des sels stipulés pour notre Canton par les traités d'alliance et de commerce. La réponse de V.E. sous le 25 du même mois nous avait rassurés, et nous étions dans la plus parfaite confiance que la livraison des sels reprendrait incessamment l’activité nécessaire pour nous satisfaire sur un objet d’une aussi grande importance.

C'est donc avec la plus grande peine et avec un embarras réel que nous nous voyons privés encore, et sans en prévoir la fin, d’un objet de première nécessité, et qui l'est doublement pour nous par la consommation très considérable qu’exige notre commerce de fromage.

Ces considérations et la confiance distinguée que les qualités personnelles de V. E. inspirent à tous les Cantons en général et au nôtre en particulier, ont engagé notre Commission des sels de me charger expressément de renouveler Nos réclamations, et représenter à V. E. qu’encore que nous le puissions attendre de la justice et de la teneur des traités. Nous ne croyons pas moins devoir beaucoup aux bons offices de V. E. et qu'il n’est pas possible de nous obliger plus essentiellement qu'en opérant sans plus de retard la livraison suivie de nos sels arriérés et stipulés par les traités.

Jobserve en mon particulier, que rien ne sera plus propre à persuader notre Canton de la sincérité des dispo-

Papiers de Barthélemy, t. 432, f° 33.