La question du sel pendant la Révolution

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serrure, sous la surveillance des employés aux douanes de la République, lesquels auront la garde d’une des clefs.

4° Si des navires contenaient, réunis, une plus forte quantité de sel que celle désignée aux articles 1% et 2°, chaque tonneau d’excédent sera sujet à un droit de 60 livres, que les armateurs et capitaine de navires seront tenus d’acquitter solidairement, sous peine de confiscation.

La Convention, encore insuffisamment éclairée, vota l’impression et la distribution de ce rapport et en ajourna la discussion qui semble ne jamais avoir eu lieu.

Détruisant tous les privilèges relatifs au sel, la France devait, conformément à ses lois, en dédommager les anciens bénéficiaires. Parmi ceux-ci il n’y avait pas seulement des fermiers généraux ou des présidents de chambres des comptes, il y avait des entrepreneurs de transports?, etc, et, surtout, des ouvriers. Il est vrai que ces ouvriers étaient des «officiers » et avaient, parfois, bien chèrement acheté leurs offices.

Ce sont de véritables tragédies que l’on découvre dans les pétitions de ces petits fonctionnaires, tels les «benatiers » des salines de Salins® ou des «porteurs de sel» de Rouen. Déjà le

1 Cf. Archives nationales. C. 251. 424. — 28 avril 1793. TABLEAU DES SOMMES DUES A LA CI-DEVANT CHAMBRE DES COMPTES DE LORRAINE

19 Ancienne attribution 32,945 15 8 20 Indemnités 17,000 — 3° Frais de bureau 4,500 — 4° Chauffage 2,212 10 50 Franc salé 3 780 5 4

6° Traitement particulier du président sur les domaines et bois 778 3 10 58,216 14 10

? Le 28 juin 1792, une députation des entrepreneurs de la remonte des sels des rivières de l'Yonne, de la Seine et de la Marne est admise à la barre de l’Assemblée législative. L’orateur de la députation prie de renvoyer leurs demandes en indemnités aux Comités de liquidation et de commerce réunis. L’Assemblée le vote et leur accorde les honneurs de la séance. Cf. Archives parlementaires, t. XLV, p. 645.

5 Voir Pièces justificatives, F.