La question du sel pendant la Révolution

it

soin d'enlever; elle est produite par une terre limoneuse que les eaux charient, et par d’autres hétérogénéités qui s’y trouvent contenues. Peu après il se précipite une matière salino-terreuse, que l'on nomme schelot; c’est un composé de sélénite de sulfate de soude, mêlé d’une certaine quantité de muriate calcaire. Ce précipité est reçu dans des petites boîtes de fer d'environ un pied carré, placées le long des bords de la poële ; on les nomme augelots. Au moment où les pieds de mouches commencent à paraître à la surface de l’eau, c’est-à-dire Icrsque la cristallisation du sel marin se fait, on retire les augelots des poèles, et on continue l'évaporation presque jusqu’à siccité, ce qui dure environ 16 heures; on tire alors le sel, puis on le porte à l’étuve, dans des vases de bois de forme conique, où il s’égoutte et achève de se déssécherLes mêmes procédés se répètent 14 ou 15 fois de suite dans une même poèle, c'est ce que l’on nomme une remandure où abattue ; après quoi on arrête le travail de la poèle pou l’écailler et la réparer. On nomme écaille cette incrustation saline qui s’attache et adhère aux parois intérieures des chaudières ; l’excessive chaleur qu'on fait éprouver à ces vaisseaux évaporatoires détermine une espèce de fusion des premiers cristaux de sel marin qui se sont précipités, ainsi que celle de la portion du schelot qu'on a pu parvenir à retirer.

L’écaillage se fait en brisant l’incrustation saline à grands coups de marteaux, ce qui détériore singulièrement les poèles et accélère leur destruction.

«

Mais le principal inconvénient de cette fabrication était la consommation exagérée de bois de chauffage. Déjà, au xvi' siècle, on se plaignait!, en Lorraine, de ce que, pour l'entretien d’une chaudière, il fallait mille arpents de bois par an et que la conséquence en était la destruction des forêts et une « disette de cette denrée ». Cet état des choses, même avec l'emploi plus rationnel du combustible, n’avait fait que s’aggraver. Des mesures des autorités, relatives à la grandeur des bois à brûler, avaient non seulement fait renchérir encore les bûches destinées au chaufiage, mais encore les poutres nécessaires aux constructions des parti-

1 Cf. CHÉRUEL, 0. c., article: Salines.

NE

CA >

=