La question du sel pendant la Révolution

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culiers !. Des doléances vives s'étaient faites entendre à ce sujet; on avait promis des changements : ces promesses restaient lettres mortes.

Nulle part mieux que dans les questions relatives au sel, apparaît limpuissance complète de l’ancien régime, quant à la réalisation de réformes. Depuis Vauban ?, pour ne pas remonter plus haut, le gouvernement était averti des dangers du système; peu d'auteurs écrivant, au xvuI° siècle, des affaires des finances qui n’aient affirmé l’absolue nécessité de changer la législation relative au sel. Necker aussi bien que Calonne avaient insisté pour qu’on abolît la gabelle sous sa forme existante. L'assemblée des notables avait réclamé cette mesure. Rien ne fut fait, presque tous les cahiers de doléances sont obligés d’y revenir. Quoiqu’on ait dit, il fallait la guerre civile pour faire tomber les anciens abus. C’est un des côtés tragiques de l’évolution historique que les grands progrès, même souhaités et des détenteurs du pouvoir et des masses ne peuvent être réalisés que par l'emploi de la violence. La bonne volonté n: suffit pas, hélas ! à résoudre les conflits résultants des antagonismes économiques : il arrive toujours un moment où l’zlima razon de reyes devient celle des partis en présence, et malheur à celui qui n’y est pas préparé. |

C’est un petit chapitre de la guerre sociale en France, de 1789 à 1795, que nous avons essayé d’esquisser dans les pages suivantes. Puissent-elles faciliter la rédaction d’une histoire définitive dela Grande Révolution.

! D’après les registres de Château-Salins du 1° janvier 1781 jusqu’au 31 décembre 1792, la fabrication du sel s'était portée à 1,371,046 quintaux par chaque année. Les délivrances en bois provenant des affectations pendant la même époque, ont été de 149,8341/, de cordes, compris les fagots, toujours évalué à 320 pour la corde. Ces 149,834 cordes, divisés par 12, donnent pour l’année commune la quantité de 12,426!/; de cordes, ce qui fait voir que la formation de 9 quintaux et 15 livres de sel consomme une corde de bois, à peu de chose près. » NICOLAS, 0. €., p. 7.

? VauBax. Projet d'une dime royule. Collection des économistes français du dix-huitième siècle, Paris 1883, p. 98. « Une considération importante qu'on doit toujours avoir devant les yeux, est que le sel est nécessaire à la nourriture des hommes et des bestiaux, et qu’il faut toujours l’aider et la faciliter, sans jamais y nuire, par quelque raison que ce puisse être. »