La question du sel pendant la Révolution

A

DIRECTION D'ALENÇON (1700) :

Etat des observations fournies par les receveurs des greniers du département d'Alençon sur l'introduction, la qualité, le prix en faux sel, et sur les approvisionnements qui en ont été faits.

GRENIER D’ALENÇON

C’est au mois d'août que le faux sel a commencé à paraître; l'introduction en a été considérable dans le chef-lieu et sur le ressort; on peut compter sur un approvisionnement de deux ans au moins; l'introduction continue toujours, : et les sels viennent de Bretagne et du Pays du Maine.

On a fait des magasins dans les commencements; le nombre des particuliers qui font commerce ne peut se dire; la vente se fait actuellement à mesure que les sels arrivent, et on peut assurer que ceux qui en avaient des magasins ont fait de gros bénéfices.

Dans le premier temps de l'introduction, le sel se vendait 4 et 5 sols la livre, mais actuellement il ne vaut qu’un sol, 5 et 6 liards la livre, ce qui annonce que les qualités sont différentes.

Plusieurs particuliers conviennent que ces sels ne sont pas avantageux à l’économie, et qu’ils donneraient la préférence au sel du grenier, s’il ne se vendait que 2 ou 3 sols la livre.

GRENIER D’ARGENTAN

Le faux sel n’a commencé à s’introduire que dans les premiers jours de septembre 1789, et pendant le mois il s’est vendu 4 et 3 sous la livre.

Il a diminué en octobre, le sel gris de Bretagne ne se vendait que 2 sous à 2 sous 6 deniers la livre, et depuis le mois de novembre jusqu’au mois de mars il ne s’est vendu que 2 sous la livre.

Plusieurs particuliers se sont approvisionné pour un an et même plus; ceux qui en ont acheté pour revendre l'ont payé 7 à 8 livres le quintal.

Le bon marché donne toujours la faveur à ces sels, quoique le public les trouve de mauvaise qualité. Le receveur croit que ceux du grenier auraient la préférence, s’ils étaient fixé à 2 sous 6 deniers ou 3 sous la livre.

1 Archives nationales. G ï