La Révolution française (1789-1815)

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tenue contre les Feuillants, il était parvenu à déconsidérer et annuler le parti constitutionnel, à tenir en échec les Lafayette, les Barnave, les Lameth, les Duport, les Pastoret, les Bailly, et Mirabeau lui-même, qui prétendaient établir la prépondérance de la grande bourgeoisie sur la petite et sur le peuple proprement dit, en même temps que sur cette royauté conservée par leurs. soins.

C'est lui qui organisa la prise du château (1).

C'est lui qui, en août et septembre 1792, dans l'intervalle décisif qui sépare la Législative de la Convention, au Conseil exécutif et à l’Assemblée, comme ministre et comme membre du conseil, sut diriger victorieusement la Révolution contre la coalition, à Paris, en Champagne, en Savoie et en Belgique.

Dans son compte rendu de la séance du Club des Jacobins du 7 novembre 1792, le Moniteur s'exprime ainsi :

« Il (Fabre d'Églantine) ajoute qu'il a vu, dans le jar-

1. Voir Le Dix Août et la Symbolique positiviste, brochure in-8°, par le Dr Robinet, et Le Procès des Dantonistes, par le même, un volume in-8°, Paris, 4879. Voir aussi Danton, documents authentiques pour servir à l’histoire de la Révolution française, par Alfred Bougeart, Paris, 1861.

L’Analyse historique la plus minutieuse confirme de tous points cette réponse du Conventionnel au Tribunal révolutionnaire : « J'avais préparé le 10 août et je fus à Arcis, parce que Danton est bon fils, passer trois jours, faire mes adieux à ma mère et régler mes affaires ; il y a des témoins. — On m'a revu solidement. — Je ne me suis point couché. J'étais aux Cordeliers quoique substitut de la Commune. Je dis au ministre Clavières qui venait de la part de la Commune, que nous allions sonner l’insurrection. Après avoir réglé toutes les opérations et le moment de l'attaque, je me suis mis sur le lit comme un soldat, avec ordre de m’avertir. Je sortis à une heure et je fus à la Commune devenue révolutionnaire, Je fisl’arrêt de mort contre Mandat qui avait l'ordre de tirer sur le peuple. » — Notes de Topino Lebrun, édition Chardoillet, br. in-8°, Paris, 1875,