La Révolution française (1789-1815)

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din du ministère des affaires étrangères, le ministre Roland pâle, abattu, la tête appuyée contre un arbre et demandant la translation de la Convention à Tours ou à Blois. L’opinant ajoute que Danton seul montra la plus grande énergie de caractère dans cette journée, que Danton ne désespéra pas du salut de la patrie; qu'en frappant du pied la terre, il en fit sortir des milliers de soldats: et qu'il eut assez de modération pour ne pas abuser de l'espèce de dictature dont l’Assemblée nationale l'avait revêtu en décrétant que ceux qui contrarieraient les opérations ministérielles seraient punis de mort (1). »

— « Vous n'ignorez pas, dit encore Danton au Conseil exécutif, à ceux de ses collègues qui voulaient fuir derrière la Loire, que la France est dans Paris; si vous abandonnez la capitale à l'étranger, vous vous livrez et vous lui livrez la France, c’est dans Paris qu'il faut se maintenir par tous les moyens; je ne puis adopter le plan qui tend à vous en éloigner... Mon avis est que, pour déconcerter leurs mesures et arrêter l'ennemi, il faut faire peur aux royalistes... »

Et à l'Assemblée législative : « Le canon que vous entendez n’est point le canon d'alarme ; c'est le pas de charge sur nos ennemis. Pour les vaincre, pour les atterrer, que faut-il? de l'audace, encore de l'audace et toujours de l'audace ! »

L'histoire atteste que, dans la bouche du formidable patriote, ce n'étaient pas là de vains mots.

La République prit donc effectivement naissance le 40 août 1792 ; voyons par quelles voies et moyens elle put se constituer et se maintenir.

1. Histoire parlementaire, t. XX, p. 238.