La Révolution française (1789-1815)

= VERTE

toire et périlleuse, ainsi que le sentiment des nécessités qu'elle comportait, et se montrèrent disposés à faire plier la rigueur des principes devant l'exigence des faits. Dès le début ils firent proclamer l'indivisibilité de la République, concentrée pour eux dans Paris capitale.

Les seconds, dominés et menés par la députation de Bordeaux, Vergniaud, Guadet, Gensonné, auxquels il faut joindre Buzot, Brissot, Pétion, Barbaroux et quelques autres, esprits métaphysiques absolus, amoureux effrénés des principes, exclusivement attachésàlathéorie, faisaient bon marché de l'unité nationale et de la concentration des pouvoirs, provoquaient la France à la dissolution démocratique en face de l'ennemi, et la poussaient à sa perte certaine, inévitable. — « Leur opposition a été dangereuse, a dit M. Thiers, leur indignation impolitique, ils ont compromis la Révolution, la liberté et la France; ils ont compromis mème la modération en la défendant avec aigreur (1). »

Leur action effective, leur pratique politique furent bien loin d'être irréprochables, du reste.

Il suffit de rappeler, pour s'en convaincre, leur tactique impudente et véritablement odieuse relativement aux massacres de septembre; évènement terrible sans aucun doute, mais très explicable, auquel ils ne furent pas tant étrangers (2).

1. Histoire de la Révolution française.

2, Malgré les exagérations des écrivains réactionnaires, il ne paraît pas possible d'évaluer à plus de onze cents environ le nombre des personnes qui ont succomhé dans ces journées, y compris les victimes de Bicêtre et de la Salpêtrière.

C'est le chiffre de M. Labat, archiviste de la Préfecture de police; M. Mortimer-Ternaux, dont on connaît l'acharnement, le porte à 1,368, et Granier de Cassagnac père (Histoire des Girondins) à 4,458, par des supputations évidemment erronées. — Le chiffre