La Révolution française (1789-1815)

NAT

Les discours de Louvet contre Robespierre, celui de Lasource contre Danton, les diatribes de Guadet, Salles et Fonfrède contre Marat, sont le type de ces provocations funestes et injustifiées ; le discours de Guadet pour le renouvellement de la municipalité parisienne et pour le remplacement de la Convention par ses suppléants, à Bourges, est également caractérisiique et montre tout le danger que le triomphe de ce parti eût fait courir à la chose publique.

Quant à son entente avec Dumouriez, aurait-elle pu aller jusqu'à le suivre s’il l'avait emporté sur la Convention, et s'il avait pu pousser jusqu'au rétablissement de la Constitution de 1791, avec un d'Orléans pour roi? En principe, la chose ne parait pas impossible; en fait, excepté Vergniaud peut-être, on ne voit pas que des hommes comme «le fougueux Isnard », comme Henri Larivière, le comte Lanjuinais et {ulli quanti, y eussent essentiellement répugné.

L'histoire devra surtout condamner ici l'influence funeste de deux personnages certainement coupables : les Roland, que leur incurable envie et leur antipathie invincible pour toutes les supériorités qui refusaient de se subordonner à eux-mêmes ou à leur coterie, jetèrent dans l'intrigue criminelle qui empécha l'alliance si désirable des Montagnards et des Girondins, l'unité de la Convention.

Me Roland, qui se crut un instant reine de France après le 10 août, inaugura et poussa à sa limite extrème l'odieux et néfaste système de calomnie qui rendit impossible tout retour à la concorde entre les deux partis. On peut se faire une idée de ce qu'osa sa déplorable incontinence, si l'on songe qu'elle ne craignit pas d’accuser Danton et ses amis du vol du garde-meuble, en septem-