La Révolution française (1789-1815)

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bre 1792 (1)! Elle alluma ainsi la haine de Fabre d'Églantine et déchaïna la redoutable ironie de Camille Desmoulins, qui retombèrent si lourdement sur elle-même et sur son parti.

C'est Roland qui, comme ministre de l'intérieur, fit aux révolutionnaires parisiens cette guerre inique et arbitraire où il répandait d'autorité, dans la France entière, les libelles de son parti, tandis qu'il arrétait administrativement la défense de ses adversaires.

Ge sont les Girondins, ces amants incorruptibles de la modération et de la liberté, qui, l’exploitant à leur profit, dans l'intérêt exclusif de leur domination, faisaient emprisonner Hébert, proscrivaient Marat, demandaient les têtes de Robespierre et de Danton, et donnaient ainsi, les premiers, l'exemple de tous les excès et de la mutilation de la représentation nationale.

Enfin, comme plus grand crime, ils empéchaient toute direction des affaires, tout gouvernement, dans la situation la plus anxieuse que la patrie ait eu à supporter.

C'est pourquoi le 31 mai fut légitime; car il mit fin à une lutte que sa prolongation, aussi bien que letriomphe du fédéralisme, aurait bientôt rendue désastreuse et même irrémédiable pour la France (2).

Du reste, l'attitude des Girondins après le 2 juin,

1. Voyez ses Mémoires, et une brochure intitulée : Danton et Victor Hugo, par un Vieux-Cordelier, Paris, Delahaye, 1877.

2, Ce coup d'Etat fut mené à bonne fin par deux montagnards du Comité du Salut public, Danton et Lacroix, par la gauche de la Convention nationale : Hérault de Séchelles, Fabre d’Eglantine, Camille Desmoulins, Legendre, Thuriot, Robespierre, Marat surtout, etc., par les clubs, le club central de l’Evêché principalement, par les sections, par la garde nationale et par les autorités municipales de Paris, Pache, Hébert, Chaumette, à la Commune, Dufourny, Lhuillier, etc., au Département,