La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui
LA RÉVOLUTION, LA PATRIE ET L'HUMANITÉ 105
quatrième édition du Dictionnaire de l’Académie (1762) le prouve.
Conservé par l’usage (comme, aussi bien, il Pest encore aujourd'hui), et par le pouvoir royal, c’est vrai, mais parce qu'il «servait à merveille l'ignorance et l’incurie d’une administration qui, dans ses actes publics, ne donnait jamais lindication nette des ressorts visés », il eut, malheureusement, la chance d’être employé aussi par la Constituante; mais, en adoptant les anciennes provinces « pour base de la répartition des départements », l’Assemblée ne fit qu'user d’un procédé de travail jugé commode. Les divisions réelles ou virtuellement existantes du royaume (gouvernements généraux, généralités, évéchés, baïlliages) étaient quelque chose de si incohérent !
« Il faut remarquer, d’ailleurs, — ajoute M. Armand Brette, — que le Décret du 26 févrierh mars 1790, relatif à la division de la France en 83 départements, ne mentionnerait pas moins de 90 provinces, et ce chiffre est très loin des 30 à 40 provinces communément enseignées. »
La vérité est donc qu’on ne saurait même, avec
- exactitude, dresser la liste et fixer le nombre de ces provinces si amèrement regrettées par nos traditionalistes et régionalistes ; et quand ils accusent la Révolution d’avoir assassiné cette vieille France provinciale, si vivante, d'après eux, en sa complexité, c’est leur ignorance, je veux dire leur imagination, qui invective ou se lamente.