La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui
LA RÉVOLUTION, LA PATRIE ET L'HUMANITÉ 127
train pour cela (on l’a vu), je consens à dire comme M. Barrès encore : « Ce qui est national à l’État, ce quiest régional à la région, ce qui est communal à la commune. » Formule d’autant plus admissible pour un républicain qu'elle était celle du fameux programme républicain de1869, où M. Barrès l’a prise pour la faire sienne. Mais je sais, d’autre part, les difficultés d'application que présente cet idéal, facile à tracer ainsi en quelques mots tranchants et séduisants. Car ce ne serait pas une petite affaire que de régler les rapports de ces communes, de ces régions et de État (je dirais plutôt : de la nation), sans mettre en péril l'unité nationale, réalisée par la Révolution. Or, la tradition révolutionnaire, ici encore, j'en regarde l'essentiel comme la condition primordiale des progrès nécessaires. [ci encore, je vois en elle, avec l'aboutissement d’une longue évolution, le point de départ des évolutions à venir.
Et c’est pourquoi, maintenant, je repousse l'étiquette de fédéraliste.
Le fédéralisme, au sens plein du terme, est incompatible avec cette tradition. Ce qui s’accorde avec elle, au contraire, et parfaitement, ce qui la continueraïit, c'est l’idée, ce serait un programme bien conçu et prudemment exécuté de décentralisation. Bref, je dirais volontiers : « De ta suite, j'en suis » à un homme comme M. Émile Faguet, par exemple, car M. Émile Faguet, qui n’est pas de