La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui
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Clemenceau — « barbare complet », selon lui, de s'être « réveillé un matin les mains jointes, les genoux tout à fait ployés devant la vieille et sainte figure maternelle du Catholicisme historique ». « Ce suppôt de Genève et de Londres continuet-il, m'a fait sentir clairement que Je suis Romain (1) ».
Nullement romaine, assez « philosophe », mais déiste, à la Voltaire, et même sentimentalement chrétienne, à la Rousseau, ou encore et beaucoup trop pénétrée de jansénisme, la majorité des Constituants eut la naïveté de croire que la plus grande partie du clergé s’accommoderait aisément d’être à peu près affranchie de tout lien avec Rome.
Le pape demeurait dans la loi «le chef visible de l'Église universelle », et tout évêque nouvellement promu devait lui écrire «en témoignage de l'unité de foi et de la communion qu'il doit entretenir avec lui » ; mais ce n’était plus le pape qui donnerait aux évêques l’institution canonique : ils la demanderaient à l'évêque métropolitain dont ils dépendraient, ou, à son défaut, au plus ancien évêque du ressort. C'était done soustraire l’épiscopat français à l'autorité spirituelle du SaintSiège. Par qui, d’ailleurs, les évêques seraïent-ils nommés ? Par le roi, comme ils l’étaient depuis le Concordat de 1516, œuvre de Léon X et de Fran-
(1) Le Dilemme de Marc Sangnier (1907). Préface.