La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui
LA RÉVOLUTION ET L'ÉGLISE 39
qui se püt commettre : cette Constitution civile du clergé, qui avait pour but de nationaliser l'Église de France, et qui, ainsi, réalisait législativement — à sa manière — le vieux rêve gallican de nos rois, mais qui ne fut pas et ne pouvait pas être acceptée par les catholiques sincères et d’esprit conséquent, — car enfin, il faut choisir : si l'on se dit, si l’on est catholique, on est et l’on doit se dire Romain ; autrement, on peut être chrétien, on n'appartient pas à l’Église telle que les siècles l'ont faite, « Église Catholique, Apostolique et Romaine », dit le catéchisme.
Et, à ce propos, je désire féliciter nos « contrerévolutionnaires » de l'Action française.
Taine combattait la Révolution sans se renoncer comme philosophe : l'Église l’applaudissait sans pouvoir se flatter de l’avoir converti : il ne voulut pas même qu'elle l’enterrât! Son enterrement ne fut pas civil, mais il ne fut que protestant. Or, Taine était né catholique. Ses disciples de l’Ackon française ont eu le courage, ou de s’allier franchement à l’Église, ou, mieux, de s’y rallier pleinement.— M. Dimier salue en elle, «avec amour », l « ennemie irréductible » de la Révolution; le Syllabus, dit-il, « monument admirable d’une sagesse qui domine les siècles, est l'éclatant témoin de cette résistance » à l'esprit révolutionnaire (4); et, dans un livre récent, M. Charles Maurras nous assure qu'il doit à l’anti-Romain
(1) Les Maïtres de la Contre-Révolution. Introduction.