La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui
52 LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
Souvenons-nous seulement des confiscations pratiquées, au treizième siècle, contre les Albigeoïs, pendant et après cette affreuse croisade intérieure, entreprise sur l’ordre d’Innocent III et dans laquelle périt une civilisation charmante.
Ajoutez les donations parfois scandaleuses, faites par les rois, depuis Clovis : un Dagobert, par exemple, donnant à une église tout le revenu d’une ville, Charlemagne légalisant l'obligation de la dîime, puis attribuant au clergé la majeure partie des terres conquises sur les Saxons et sur les autres peuples qu'il avait vaincüs. (Et cependant il ne s’illusionnait guère sur la valeur morale du clergé, l’homme qui écrivait un jour aux évêques : « Est-ce que celui-là a quitté le monde, qui ne cesse tout le jour d'augmenter ses biens par toute sorte de moyens en promettant le paradis et en menaçant de l’enfer pour persuader aux simples de se dépouiller de leurs biens et d'en priver leurs héritiers légitimes, lesquels sont ensuite réduits à vivre de brigandages ? » et encore: « Les pauvres élèvent la voix contre ceux qui les dépouillent de leurs propriétés ; ils crient contre les évêéques, les abbés et leurs avoués.. »)
Ces donations'royales — les plus considérables de toutes celles qui avaient abouti à donner au clergé le quart du royaume — avaient, du reste, été faites (au moins pour la plupart) non pas, vraiment, afin d'enrichir l'Eglise, mais : 4° pour le culte, et 2° pour qu’elle suppléât le roi, c’est-à-