La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

LA RÉVOLUTION ET L'ÉGLISE 53

dire l’État, dans l’accomplissement de certains devoirs.

En réalité, — et si nous mettons le culte à part, — c'était aux malades, aux pauvres, et pour instruire le peuple, que la royauté avait fait ces cadeaux : elle avait chargé l'Église de services publics qu’elle ne pouvait pas ou ne croyait pas pouvoir remplir elle-même, du moins aussi facilement ou aussi bien que cette Église; et, en définitive, elle l'avait munie des ressources nécessaires pour que celle-ci lui fût comme un ministre permanent de l'assistance et de l'instruction publiques. Mais ces ressources ne constituaient donc pas une véritable propriété, — ce que Taïne reconnait, d’ailleurs, — et le jour où la nation, se substituant au roi, entendrait exercer les ministères jusqu'alors RACLETTE à l'Église, elle aurait le droit de lui reprendre, en même temps, les capitaux en biens-fonds qu’elle lui avait, pour ainsi dire, confiés sous conditions précises, par lintermédiaire de la royauté, son chef, mais, avant tout, son représentant.

Et, de fait, les richesses du clergé n’avaientelles pas été, peu à peu, détournées de leurs destinations légitimes ? Michelet n'eut pas tort de s’écrier : do qui témoigne en 89 contre l’ Église d’une manière bon te, c'est l'état d'abandon complet où elle a laissé le peuple. Elle seule, depuis deux mille ans, a eu charge de l’instruire; voilà comme elle l’a fait. »