La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

PRÉFACE VII

étatiste. Elle a émancipé l'individu, par la suppression du régime féodal, et en même temps elle l'a groupé ; elle l’a groupé dans la commune, dans la nation, dans l'humanité, et alors naquit un patriotisme à la fois national et international. La Révolution a rendu les Français à la fois libres et frères.

Bourgeoise ? Oui, elle le fut en ce sens que c’est la bourgeoisie qui, au début du mouvement, le dirigea ou plutôt l'administra quand les ouvriers et les paysans eurent aidé au nécessaire coup de force initial. Mais elle fut sociale en ce qu’elle supprima, avec la féodalité, des modes de propriété tout aussi vénérés que ceux qu’on vénère aujourd’hui. Ces hommes ne pouvaient pas prévoir le machinisme, le capitalisme et le supplément de révolution sociale (ou socialisme) que des conditions nouvelles demanderaient. Et, cependant, les deux Déclarations des Droits, celle de 1793 et celle de 1789, offrent pour l'avenir un programme qui s’applique même à ces conditions imprévues, tout un programme de république sociale.

Ce qui est à souhaiter, c’est que les détracteurs de gauche et les détracteurs de droite ne s’entendent pas un jour, par je ne sais quelle équivoque et sous l'œil de l’Église catholique, pour un expédient de dictature censément populaire.