La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui
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cette bourgeoisie qui allait s'emparer du gouvernement. Une douzaine sur deux cents ! et nous ne serions pas satisfaits !
Mon crocodilisme l'avoue : j’eusse préféré la proportion contraire.
Mais, non seulement Taine avait « son système » ; il lui était, en outre, à lui, ancien critique et dévoreur de livres, beaucoup plus facile de disserter sur les « philosophes » et Jean-Jacques, que de se documenter et de nous renseigner sur des mouvements sociaux. Ses douze pages sur le bourgeois qui, au dix-huitième siècle, « a travaillé, fabriqué, commercé, gagné, épargné, et, tous les jours, s'enrichit davantage » ; qui prête à l'État, s'inquiète pour sa créance, et ainsi « devient politique et mécontent »; qui d’ailleurs, « a monté dans l'échelle sociale », « s’est rapproché des nobles » et cultivé ; qui, enfin, gêné par des privilèges que rien ne justifie désormais, s’irrite de plus en plus contre eux ; laissaient à désirer… les développements et précisions que M. Jaurès a su apporter dans sa Constiluante.
C'est dans ce volume de M. Jaurès qu'on peut mesurer toute la force économique et révolutionnaire de la bourgeoisie en 1789. Enlevez par l’imagination à cette classe laborieuse, ardente, riche et instruite, enlevez-lui précisément cette richesse, cette ardeur au travail, cette culture, ou diminuezles considérablement, faites qu'elle ne füt point arrivée, comme dit très bien M. Jaurès, « à la