La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui
LA RÉVOLUTION ET LA QUESTION SOCIALE 79
dans la vallée de la Loire et la moyenne vallée du Rhône, les fabriques de soieries; dans les Ardennes, dans la Somme, les métallurgies, les fonderies ; et voici, dans l’Artois, les mines de charbon qui, à Anzin surtout, « commencent à devenir de grandes entreprises », dit M. Jaurès, à qui j'emprunte toutes ces indications, et qui nous montre, avec ce « premier type de la grande industrie capitaliste », des manufactures annonçant déjà, elles aussi, cette grande industrie d’où naîtra le socialisme, particulièrement « la manufacture de Van Rolais, à Abbeville (1) », laquelle « occupait plus de douze cents ouvriers et ouvrières, soumis à un véritable encasernement ».
Et les ouvriers (moins d’un dizième de la population) étaient loin encore d’une conscience de classe. Industriels et commerçants allaient pouvoir s'appuyer sur eux.
Mais je dois me borner, en renvoyant. pour le détail à l'ouvrage de l'écrivain socialiste.
Ou je me trompe, ou ce que j'ai dit suffit, et il est clair qu'il n’y avait pas de puissance politique, chez nous, capable d'arrêter la marche de cette bourgeoisie, une fois que les circonstances lui auraient permis d'entraîner à sa suite ouvriers et paysans. Le Tiers-État faisant bloc contre l’ancien régime, c'était l'avènement dela bourgeoisie assuré.
(1) Mon savant ami, H. Monin, m'assure qu'il y a ici une faute d'impression: c’est Van Robais qu’il faudrait lire : JE manufacture existe encore, Sous ce nom.