La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

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82 LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

tendue pleine, c'était l'exception (1) : c'était encore du privilège, en quelque sorte: la Révolution en fit la règle (sans exception), la loi.

La Déclaration des Droits mit « la propriété », après «€ la liberté », au nombre des « droits naturels et imprescriptibles »; et le dix-septième et dernier article disait: « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité. »

Cette condition d’une juste et préalable indemnité avait une telle importance aux yeux des constituants, que, dans la nuit du 4 août, ils l'avaient appliquée aux dimes et à quantité de droits féodaux. Oui, à l'heure même où ils libéraient la propriété paysanne, et malgré leur délire, ils n'avaient aboli sans indemnité qu’une partie de ces droits, ceux qui tenaient (spécifia le décret du 6 août) « à la main-morte réelle ou personnelle, et à la servitude personnelle ». Tous les autres. ils les avaient déclarés rachetables, comme les dimes. Mais combien le rachat de celles-ci et de ceux-là eût-il coûté à la France agricole ? Plus de six milliards ! Où les eût-elle pris ? L'Assemblée n’allaitelle pas être obligée, elle, de créer un papier-morpaie pour que le paysan et même le bourgeois pussent acheter des biens nationaux! Heureuse-

(1) Si toutefois le mot n’est pas un peu vif, appliqué à environ cinq cent mille propriétés de ce genre.