La race slave : statistique, démographie, antrophologie : revue, avec une carte en couleurs

RE

LES TCHÈQUES ET LES SLOVAQUES

rent au dernier degré le nombre et l’énergie de la nation tchèque et la livrèrent en proie aux immigrés dont le nombre augmentait chaque jour. Beaucoup de familles qui conservaient fidèlement la tradition nationale émigrèrent, beaucoup périrent, beaucoup changèrent de nationalité. D’immenses domaines furent confisqués et passérentaux mains des étrangers. Beaucoup de familles allemandes protestantes des plus distinguées durent aussi quitter le pays.

Ainsi, au xvi° et au xvu° siècle, la population allemande s’accrut et la ceinture germanique qui enserrait la Bohême s’élargit. À ce moment les Tchèques perdirent au nord les régions de Zlutice (Luditz), de Zatec (Saaz), où pourtant la langue tchèque se maintint jusqu'à la fin du xvu° siècle, puis celle de Postoloprty* (Postelberg), Teplice (Teplitz), Usti (Aussig), Bilin, Lovosice (Litomerice ne fut germanisé qu'au xvmn° siècle), Ceska Duba, Steti, Mimon, Vartemberk. Au nord-est ils perdirent les districts de Rokytnice, Vrchlaby, Hostinny, à l’ouest ceux de Primda, Hostoune, Ronsperk, Horsova Tyna, Straze, Bor, Plane,jusqu'àManetin. Le pays allemand, tel que le décrivait dans les années 1699-1701 le pèlerin tchèque Antonin Frozin, est à peu près identique au pays allemand d'aujourd'hui. D’après les travaux de Slavik, on peut en dire autant de la

1. Ce nom vient tout tout simplement du latin Apostolorum Porta. Tr.

100 €