La race slave : statistique, démographie, antrophologie : revue, avec une carte en couleurs

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LES CROATES ET LES SERBES

Si les Serbes, au sud-ouest, reculent devant les Albanais, au nord-est ils reculent devant les Roumains. C'est ce que l’on constate, non seulement dans le banat hongrois, où un grand nombre de villages roumains portent des noms serbes, mais aussi dans le royaume de Serbie où, dans un repli du Danube, entre Milanovats et Zaïtchar, les Roumains ont pénétré en masses compactes et où les Serbes n’ont pu les absorber. Il paraît même, d’après M. Resetar, qu'ils augmentent, bien que la statistique officielle s'efforce de diminuer leur nombre. Pour 1900, elle en compte 89.873; mais il y a encore 32.556 sujets bilingues parlant le serbe. Pour compenser ces pertes, on peut signaler le succès de la nationalité serbo-croate en Dalmatie, où le littoral qui était naguère roman, se slavise rapidement. Cette slavisation ne s’est pas opérée aussitôt après l’arrivée des Slaves dans la Dalmatie romaine, mais elle a été le résultat d’un long processus qui a en partie slavisé les Romans et les a en partie obligés à émigrer. Ce n’est qu’au xvu siècle que les Romans disparurent, et quelques débris de leur ancienne langue sont restés à l’état d’argot dans l’île de Krk (italien, Veglia) jusqu’à la fin du xx° siècle.

Aux xv° et xvi° siècles, Spalato (Split) et Raguse étaient déjà slaves. Au temps des invasions turques, le littoral de l’Adriatique fut tour à tour dépeuplé et colonisé. Des environs de Zara, des colonies slaves passèrent dans l’italie méridio-

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