La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
100 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES
Six mois après, l'agitation n'est pas encore calmée ;
l'adresse des administrateurs composant le directoire” du département du Tarn, lue à la séance du matin du 15 juin 1792, porte :
« Législateurs,
« La Constitution est menacée; une doctrine destructive des principes sacrés de l'égalité circule dans la capitale et se répand dans tout l'Empire ; le despotisme terrassé fait de nouveaux efforts pour se relever de sa chute: il rallie les morceaux épars de son sceptre brisé pour l’appesantir encore sur un sol devenu libre. Ses vils suppôls agitent le peuple; ils colorent leur système d’iniquité des ombres de la popularité ; ils veulent rétablir la prééminence d’une caste privilégiée, en ramenant avec elle la féodalité, la tyrannie, l'oppression et l'esclavage.
« Législateurs,
« La Patrie éplorée appelle tout votre courage, toute votre fermeté. Vous êtes entourés par le crime et par les factions... un crêpe funèbre couvre l’autel de la Patrie et de la Liberté. Élus par le peuple, revêtus de sa confiance, c’est à vous de la préserver des malheurs qui la menacent. Mais si, contre son attente, telle étoit la fatalité de la France, que le système des deux Chambres vint s'établir sur les ruines de la Constitution, nous nous précipiterions au milieu de nos concitoyens, et, en offrant à leurs regards le livre de la loi, nous leur dirions : € Citoyens, voilà le dépôt précieux que nous avons tous juré de conserver et de défendre jusqu'à la mort... Que notre sang seul en efface les caractères sacrés, et que la postérilé appreune que, fidèles à leur serment, les citoyens