La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
LE CONSEIL DES ANCIENS 109 1790, Bureke rompt Outre-Manche, la chaîne des deux révolutions voisines à deux siècles de distance ; et, sur le continent, l’éloquence quotidienne flétrit « le langage de Pitt et Cobourg ». Sparte, Rome consolent de Londres ; le forum rallie les pèlerins de Westminster. Mais il faut à ce discipulat quelque discernement : Eschasseriaux aîné le recommande : « Je pense... citoyens représentans, que c’est moins pour aller prendre des élémens, nous les approprier, que pour en approfondir l'influence que nous devons consulter les constitutions antiques. » Et la Convention, sans cesser d’être idéologue, saura faire sa part à l'expérience.
La Commission des Onze, chargée de modifier la Constitution de 1793, avait dû renoncer à cette tàche, et s'était résolue à une œuvre nouvelle. A lunanimité moins une voix (celle de Bernier), elle décida de diviser le Corps législatif en deux assemblées. « Depuis que la vérilé peut se faire entendre sans danger, écrivait le journaliste Trouvé (1), tous les écrivains ont démontré et l’expérience a prouvé qu'il devait être divisé en deux parties »
poursuivrait le tumulte. Le peuple prend des vieillards pour arbitres.
« Arr. 3. — Si le trouble continue, les vieillards annoncent le deuil de la Loi: Ceux qui insultent un vieillard sont réputés méchans et sont déchus de la qualité de citoyens. » ‘
Voir en outre le projet de Conseil des vieillards, présenté en 1789 par le cahier de Neuilly, Annexes, IV.
(1) Réimpression-de l'Ancien Moniteur, t. XXV, p. 50.