La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
110 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES
Le souci d'assurer aux conventionnels une large part dans l'exercice du pouvoir avait sans doute contribué au succès de cette thèse. Mais Boissy d’Anglas, dans le rapport qu'il fit le 5 messidor an IE, au nom du comité dont Daunou avait été l’inspirateur, n'eut pas de mal à persuader l’Assemblée du péril dont l'influence d’un seul individu menace une Chambre unique.
Chacun déplorait encore les effets de l'intrigue, de l'éloquence de la pression, de l'opinion publique, des passions, des divisions. L’abondance des lois n’était pas un des moindres inconvénients qu'il fallait signaler et d’où résultait pour le peuple la perte de sa Hberté, et pour l'Assemblée celle de sa dignité et de sa force (1).
(4}{a) «Je m’arrêterai peu de temps à vous retracer les dangers inséparables de l'existence d’une seule assemblée ; j'ai pour moi votre propre histoire et le sentiment de vos consciences. Qui mieux que vous pourrait nous dire quelle peut être, dans une seule assemblée, l'influence d’un individu ? Comment les passions qui peuvent s’y introduire, les divisions qui peuvent y naître, l'intrigue de quelques factieux, l’audace de quelques scélérats, l’'éloquence de quelques orateurs, cette fausse opinion publique dont il est si aisé de l’investir, peuvent y exciter des mouvemens que rien n'arrête... et produire des décrets qui peuvent faire perdre au peuple son bonheur et sa liberté, si on la maintient, et à la représentation nationale, sa force et sa considération, si on les rapporte, »
Réimp. du Moniteur, t. XXV, p. 95.
(b) «… Veiller à ce qu'il y ait peu de lois dans un empire, c’est « veiller à ce qu’elles soient mieux comprises, mieux exécutées.