La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
LE CONSEIL DES ANCIENS 115 au peuple. (Daunou) » « C’est commander le respect pour la loi que de choisir ceux qui la font parmi les hommes qui, par leur âge et leur sagesse inspirent la vénération ». Larevellière-Lepeaux, Villetard proposent de fixer l’âge minimum à 45 ans, Cambacérès à 45 ou 50 ans. De violents murmures l’interrompent; on craint en reculant ainsi la limite de n’appeler à siéger dans le Conseil que des hommes médiocrement attachés à la Révolution. On prétend instituer des Anciens à l'exemple des Hébreux, des Spartiates, et des Romains, mais à condition que ces Anciens soient des hommes nouveaux. Bordas voudrait plus d’héroïsme dans leur nom (1), Lehardy plus de vérité (2); et Cambacérès
membres, il ne présentera que confusion. Nous l'avons tellement crainiquesi nous n'avions pas été retenus par cette considération qu'il falloit un nombre de membres suffisant pour représenter un empire aussi vaste que celui de la France, nous vous aurions proposé de n'y faire entrer qu'un député par chaque département; mais pour qu'il inspirât plus de confiance et qu’il eût moins de tendance à l'aristocratie, nous ayons établi un rapport d’un à deux entre les deux conseils, » Daunou,
(1) « Le mot de conseil me semble insignifiant et trivial ; celui d'anciens a quelque chose de dérisoire ; j’aimerois mieux qu’une des sections s’appelàt Chambre des Cinq-Cents et l'autre Sénat. Ces noms plus caractéristiques, plus augustes, ces noms réveillent de grandes idées, en rappelant de grands souvenirs ; ils commanderoient mieux le respect... »
(2) (Le Conseil des Cinq-Cents pourroit se trouver composé de citoyens plus âgés que les membres du Conseil des Anciens.