La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
LA CONSTITUTION DE L'AN VIII 125 Bonaparte, le séul témoignage que nous aient laissé sur 2 D È ce sujet les membres des commissions législatives. Sieyès fonde tout son système constitutionnel sur ce principe : « La confiance doit venir d’en bas, et le pou« voir descendre d'en haut. »
La confiance — et non le pouvoir — doit venir d'en bas : en conséquence, la nation n'aura plus qu'un droit de suffrage fort indirect ; c’est à former et à présenter trois listes de candidats (listes de notabilités) qu'il se réduit ; il est vrai que ces candidats ne sont pas seulement proposés pour les fonctions législatives, mais que le gouvernement y doit aussi prendre ses agents.
Le pouvoir doit descendre d'en haut : le collège des conservateurs, qui se recrute lui-même sur la liste de notabilité nationale (celle du troisième degré), élit sur cette même liste le Grand-KElecteur, les membres du Corps législatif, du Tribunat, du Tribunal de cassation ; le Grand-Électeur désigne les deux consuls ; les consuls choisissent les ministres, et les ministres nomment à leur tour leurs fonctionnaires.
«© Dans cette conception singulière mais profonde, dit « Thiers, qui ne reconnaît une image effacée, obscureie « peut-être à dessein, de la monarchie représentative ?
« Ce Corps législatif, ce Sénat, ce Grand-Électeur, « c’étaient bien une Chambre basse, une Chambre (€ haute, un roi, le tout reposant sur une sorte de suf« frage universel, mais avec de telles précautions, que « la démocratie, l'aristocratie, la royauté, admises « dans cette Constitution, y étaient aussitôt annulées