La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
22 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES
Le Parlement réclame « la forme de 1614 ». Des sept bureaux des Notables il n’en est qu'un dont l'avis recommande | « égalité du tiers au nombre réuni de l’église et de la noblesse » (1). Encore cet avis n'est-il
valle des derniers États généraux, on n’avoit été préparé ni par une pensée graduelle, ni par aucune idée riveraine à étudier leur organisation, à en reconnoître le défaut... En politique comme en toute espèce de combinaisons dont les rapports varient, il n’y a plus de continuité lorsqu'on rétablit, pour des circonstances nouvelles, une Ordonnance oubliée, une législation de vieille date. On peut être alors plus remuant, plus systématique que si l’on adaptoit à ces mêmes circonstances un système absolument inconnu. L'identité du pays, lidentité de la nation, voilà l’uniformité dont tout le monde est frappé; et l'identité des lumières, de mœurs et de richesses, cette identité que le temps altère si fortement, cette identité néanmoins la plus forte de toutes, échappe souvent à l'attention, parce qu’elle ne s'offre point de même manière au jugement et à la perception de nos sens. :
& La forme, la composition des États, tant qu'ils furent subordonnés à l’ascendant et à l'autorité du gouvernement, durent paroître d’une faible importance, et l'éloient en effet. Mais les causes qui avaient entretenu cette dépendance n'etoient plus et un changement d'une si grande conséquence exigeoit peut-être à Lui seul denouvelles combinaisons et de nouvelles pensées. » De la Révolution Françoise. Paris 1797, t. I, p. 112.
(1) « Morrs : Les trois ordres doivent certainement demeurer tous distincts ; mais, quoique l'intérêt personnel bien entendu se confonde nécessairement avec l'intérêt général, il y a une foule d'occasions où les rapports qui les unissent ne sont pas facilement aperçus. Il arrivera donc, surtout en matière d’im-