La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
24 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES
telle sorte que les privilèges, établis en apparence dans l'intérêt seul de celui qui les possède forment la meilleure garantie qui se puisse rencontrer de la tranquillité et du bien-être de ceux mêmes qui n’en jouissent pas : ils l’ignoraient... Au lieu de cela, ils parlent de services qu'ont rendu leurs pères il y a 600 ans, du respect superstitieux qui est dû à un passé qu’on abhorre, de la nécessité d’une noblesse pour tenir les armes en honneur et maintenir la tradition du courage militaire ».
C'est dans les nombreuses brochures publiées en 1788 et en 1789, qu'il faut rechercher l'opinion des divers partis en présence. Les unes réclament le maintien de la division traditionnelle des ordres ; d’autres proposent les deux solutions naturellement conjointes du doublement de la représentation du tiers et de l'unité d’assemblée ; d’autres enfin la constitution de deux Chambres. Si les arguments en faveur de ce nouveau plan s’assurent déjà si nombreux et si nets, l'avantage en provient pour une part de la durée d’une discussion commencée dès avant 1778 : mais il doit être attribué surtout à ce fait que les constitutions anglaise et américaines sont depuis quelques années peu étudiées sans doute, mal connues assurément, mais passionnément et éloquemment admirées. On est loin du sentiment de Bossuet qui s’étonnait que « puisque les habitants de