La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
L'ANGLOMANIE 25
l'île la plus célèbre du monde, tirent leur origine des Gaules, les Merciens, les Danoiïs et les Saxons aient tellement corrompu en eux ce que nos pères leur avaient donné de bon sang », et de celui de la Bruyère qui affirmait dans le portrait de Lycidas (Guillaume III) que « ces Pictes, ces Saxons et ces Bataves ne sont que des esclaves ». Déjà la Régence était revenue à l’admiration qu'avaient Sully et, bien avant lui, Commynes touchant ce royaume d'Angleterre « selon mon adviz » celui « où la chose publicque est mieulx traictée où règne moins de viollence sur le peuple ». Moins exclusif que Fénelon à qui la Chambre des lords eût suffi, tandis que la Chambre des communes « gâtait tout », Voltaire avait célébré les trois pouvoirs et ce gouvernement tout entier « auprès duquel la République de Platon n’est qu'un rêve », — à quoi l’on ne saurait contredire, — tantôt en charade (1), tantôt en pro-
(1) « Aux murs de Westminster, on voit paraître ensemble Trois pouvoirs étonnés du nœud qui les rassemble, Les députés du peuple et les grands et le roi.
Divisés d’intérêts, réunis par la loi.
Tous trois membres sacrés de ce corps invincible Dangereux à lui-même, à ses voisins terrible ; Heureux lorsque le peuple instruit de son devoir, Respecte autant qu’il doit le souverain pouvoir Plus heureux lorsqu'un roi doux, juste et politique Respecte autant qu’il doit la liberté publique. »
La Henriade, chant I, ên fin.