La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

42 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

« fondamentale est: « Point de monarque, point de « noblesse ; point de noblesse, point de monarque ». € Mais on a un despote » (1. IE, ch. IV) (1).

Pouvoir intermédiaire, la noblesse est, en effet, d’une part, «portée à défendre le trône » (1. VIT, ch. IX); mais si « les puissances intermédiaires dépendantes ne veulent pas que le peuple prennent trop le dessus » (1. V, ch. IX), elles n’ont, d'autre part, de pouvoir populaire et stable qu'à condition de ne s’en pas trop éloigner : « Le principe de la monarchie se corrompt lorsque.

(1) Montesquieu poursuit (même chapitre) : « Abolissez dans une monarchie les prérogatives des seigneurs, du clergé, de la noblesse et des villes, vous aurez bientôt un État populaire, ou bien un État despotique.. Comme le despotisme cause à la nature humaine des maux effroyables, le mal même qui le limite est un bien.

« Comme la mer, qui semble vouloir couvrir toute la terre, est arrêtée par les herbes et les moindres graviers qui se trouvent sur le rivage ; ainsi les monarques, dont le pouvoir parait sans bornes, s'arrêtent par les plus petits obstacles et soumettent leur fierté naturelle à la plainte et à la prière. »

Et dans le ch. VII, l'honneur étant fixé pour ressort à la monarchie (ch. VD:

« Le gouvernement monarchique suppose. des prééminences, des rangs, et même une noblesse d’origine. La nature de l'honneur est de demander des préférences et des distinetions : il est donc, par la chose même, placé dans ce gouvernement »; si bien que : «... Les monarchies se corrompent lorsqu'on ôte peu à peu les prérogatives des corps ou les privilèges des villes » (1. VILE, ch. VI).