La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
L'ACTE Du 1° ocrogre 1789 63
ils de prouver qu'une assemblée unique favoriserait l'établissement d'une « tyrannie démocratique » en exaltant les idées de la multitude, et en la soumettant bientôt au despotisme d’un seul. En vain s’empressentils de retourner l'argument qui les menace, dénonçant,
liberté des Anglais, avec un sentiment de commisération de la faiblesse du pouvoir de leur monarque ; el maintenant, pendant que nous nous agitons encore au milieu de l'anarchie pour obtenir la liberté... nous osons jeter un regard de mépris sur la constitution d'Angleterre.
« Nous osons prononcer hardiment que les Anglais ne sont pas libres. Nous leur supposons, sur la foi de quelques novateurs, l'intention de changer leur gouvernement, tandis qu'ils n'eurent jamais plus de motifs pour y rester. atlachés. Nous. invoquons aveuglément les maximes d’un philosophe qui croyait que les Anglais n’élaient libres que lorsqu'ils nommaient leurs représentants...
« On ne craint pas de nous représenter les Américains pour modèles, et même de les surpasser en institutions propres à favoriser l'anarchie... »
Et, dès le 7 septembre, Lanjuinais s'exprime ainsi :
« Ceux qui veulent que ces deux Chambres existent s’égarent avec les auteurs dont ils invoquent le suffrage. Loin d'ici le sentiment de l’inconséquent Delolme, de ce Montesquieu, qui n'a pu se soustraire aux préjugés de sa robe, Loin d'ici le suffrage de l'Anglo-Américain M. Adams, de ce Don Quichotte de noblesse, le précepteur corrompu d’un grand seigneur; ils ne nous importent plus. On sait que l’Angleterre, livrée à l’inertie du veto, manque de bonnes lois, et que ses bonnes lois sont mal exécutées; qu'en Angleterre tout est si mal que les ministres