La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
62 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES tend s'affranchir des contingences qui lièrent l’'indé-
pendance du nouveau monde (1). En vain les partisans des deux Chambres s’efforcent-
(e) « Ce que je conçois de plus parfait en ce genre est la pairie d'Angleterre.
« Les membres de cette Chambre des pairs n’ont aucun rapport avec ce que nous appelons un ordre de noblesse. (ils) doivent. être considérés comme des magistrats héréditaires, établis pour le maintien de la Constitution. Cette hérédité présente des avantages inappréciables : elle rend les pairs indépendans des princes et du peuple et les attache au maintien des droits de la Chambre haute. »
Mounier, Considérations...
(d) « La plupart des États-Unis de l'Amérique ont formé leur corps législatif de deux Chambres... ». La Pensylvanie qui n’en a pas fait ainsi reconnait déjà son erreur : « les bons citoyens de cet État demandent deux Chambres et sont au moment de les obtenir. »
Id.
(e) Lally, s’il se plait à invoquer le modèle de Sparte contre l'exemple d'Athènes, à opposer les institutions de Carthage à celles de Rome, cite l'Anglais Blackstone, l'Américain Livingston et dit :
« Nous ne prétendons point établir une comparaison entre la France et les États-Unis d'Amérique... mais, si les Américains, éclairés par leurs publicistes, convaincus par une longue expérience, ont presque tous adopté les trois pouvoirs... la nécessité qu'ils ont reconnue n'est-elle pas une démonstration invincible de la nécessité à laquelle nous devons céder ? »
(1) Mounier s’écrie le 4 septembre :
«I n’y a pas une année que nous parlions avec envie de la