La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
L'ACTE DU 1% OCTOBRE 1789 1)
Regnault s'élève contre cette motion. Clermont-Ton-
nerre, qui la combat aussi, semble regagner les esprits.
Mais les applaudissements qu'il reçoit «ne sont que les
préludes des plus affreux désordres ». Le comte de Virieu profite d’un moment de silence et s’écrie :
« Faut-il donc qu'une Assemblée soit emportée par « des démagogues et une fougue populaire ?..…... Non, « Messieurs... »
« Puis, ajoute pudiquement le Woniteur, un F..... « est sorti de sa bouche. Ici, mille cris s'élèvent de tous « côtés. Ce ne sont plus que plaintes, que reproches ; « c’est un tumulte universel, [ci on crie: (A l’ordre!» ; « là on somme le président d'interrompre l’orateur ; plus « loin on invoque le règlement. » |
avait naguère combattu dans le Courrier de Provence. Mais ne faut-il pas estimer que si Mirabeau détestait le despotisme des Assemblées uniques, — et il l’avait parfaitement prévu il n’en avait pas moins l'horreur de toute aristocratie, de toute oligarchie comme il disait ? (V. Faguet, Dix-huitième siècle). Quel que fût le désir des constituants de 1789, il est bien évident qu'il ne leur eùt pas été possible de composer une Chambre haute sans y attribuer plus de la majorité des sièges aux grands prélats et aux nobles. Et n’en eùût-il pas été ainsi, l'esprit de corps devait tout de même fatalement s'imposer à ses membres. Or, les souvenirs personnels de Mirabeau, jadis exelu de l’assemblée des nobles de Provence, devaient le porter naturellement à combattre une telle institution,