La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
80 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES
de Narbonne (M. Dillon), de Bordeaux (M. de Cicé), d'Aix (M. de Boisgelin), les évêques de Rodez (M. de Colbert), de Nancy (M. de la Fare), d'Alais (M. de Bausset), d'Autun (M. de Talleyrand), y eussent sans doute représenté le clergé ; la noblesse y aurait député les ducs de Charost, de Nivernais, de la Rocheloucault, de Liancourt, d’Ayen, le vicomte de Noailles, Mathieu de Montmorency, La Fayette, Malesherbes, Clermont-Tonnerre, Lally, Montesquieu, Machault. « Les évèques étant à la nomination du roi, ainsi que les nouveaux pairs, l'influence des idées régnantes aurait pu, par la suite, introduire constamment dans cette Chambre de nouveaux éléments. De son côté, la Chambre des communes eût été forte et puissante encore, puisqu’elle aurait compris toute la France, à Pexception de quelques centaines de familles. Là auraient siégé Malouet, Bailly, Thouret, Barnave, Dupont de Nemours, Treilhard, Merlin, Lanjuinais et les représentants de la noblesse secondaire et du clergé inférieur qui auraient dû se confondre avec le tiers état, comme Mirabeau, Cazalès, l'abbé Sieyès et l'abbé Maury. Cette Chambre eût exercé, sans nul doute, l'influence prépondérante dans le gouvernement; ceux de ses membres qui ont survécu auraient eu une carrière utile et moins agitée, et la France n’eût pas perdu les services de ceux que la mort ou l'exil a étouffés avant le temps. Les 75 ans qui nous séparent de cette époque (éerit en 1865), auraient offert le développement continu des principes de 1789,