La Serbie agricole et sa démocratie
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tant, il fut institué le « homestead » pour préserver l’agriculteur et sa famille de la ruine. C'est ainsi qu'en 1873 l’article 473 du Code de procédure civile décida que la maison de l’agriculteur, 3 hectares de terre labourable, 2 bœufs, 5 moutons où pores, la charrue et les outils agricoles les plus nécessaires ne pourraient être vendus pour dette privée. S'il s'agissait de la zadrouga, chaque contribuable devait bénéficier de l’insaisissabilité de 3 hectares de terre labourable. Plus tard, ces prescriptions furent complétées par une nouvelle loi interdisant la vente de la maison de l’agriculteur et 0,20 hectares de terre, même pour les contributions non payées.
Ces mesures ont beaucoup contribué à la conservation du petit agriculteur et empêché sa prolétarisation. Bonnes en soi, elles ont parfois été un obstacle pour ceux qui sont plus intelligents et possèdent plus d'initiative. Depuis quelques années, on a sou vent formulé des critiques au sujet des prescriptions limitant la liberté de disposer de son bien ef on à été ainsi amené à déplorer la restriction du crédit que ces prescriptions entraînent. Les paysans eux-mêmes, les uns sous le poids de leurs dettes, les autres avec le désir de changer les terres ou d'aller s'établir ailleurs, se sont ingéniés à déjouer les prescriptions de la loi. Si justifiées que soient à présent certaines des objections formulées au sujet du « homestead », on ne peut méconnaître les grands services que son application a rendu au pays. À notre avis, sa suppression ne devrait avoir lieu, avant que l’État ait pris une série de mesures qui amélioreraient la situation du petit cultivateur et assurerait une production plus intense et un revenu net plus important de l'exploitation rurale.